Le centre mutualiste de rééducation et réadaptation fonctionnelles de Kerpape, situé à Ploemeur (Morbihan), a créé en 2016 le Rehab-Lab au sein de son laboratoire d'électronique.
Dans ce service, unique en France du fait de son intégration au sein d'un centre de rééducation, des ingénieurs sont dédiés à l’innovation et à la mise au point d'assistances technologiques pour les patients. Le Rehab-Lab permet aux patients de participer activement à la fabrication de leurs aides techniques, grâce à la technologie de l'impression 3D.
Un travail "sur mesure"
Le centre de rééducation de Kerpape est un établissement sanitaire privé, d’intérêt collectif, qui appartient à la Mutualité Française Finistère-Morbihan. Faisant partie des grands centres de rééducation en France, il accueille 400 patients chaque jour et compte environ 600 salariés. Le centre propose aux patients des services particuliers, tels qu'une auto-école, une école et un collège.
Au sein du laboratoire d'électronique, chaque type de handicap bénéficie de réponses adaptées, grâce à un travail "sur mesure". Ces aides peuvent se traduire par des contrôles électroniques d'environnement (accès à la télévision ou au téléphone, ouvre-porte, lit électrique…), des interfaces spécifiques permettant d'utiliser un micro-ordinateur, des synthèses vocales, ou encore l'adaptation de commandes pour les fauteuils électriques (joystick, siège électrique…).
Avec la mise en œuvre du Rehab-Lab, les patients ont pu s'investir davantage et apporter leur contribution pour créer et personnaliser leur aide technique. Cette réflexion est menée avec l'aide des ingénieurs et des ergothérapeutes qui apportent leur expertise médicale sur les besoins et les capacités de chaque personne. Parmi les objets modélisés et réalisés en 3D au Rehab-Lab, les plus usuels sont téléchargeables sur Internet, ce qui permet à d'autres personnes de les imprimer à distance.
Une communauté de Rehab-Lab
Dans les faits, le Rehab-Lab est un Fablab. "Un Fablab est un laboratoire de fabrication mis à disposition de n'importe quel citoyen, où l'on retrouve des ressources en électronique, en informatique, ainsi que des machines et des outils dédiés à la fabrication numérique. L'objectif est que n'importe quel citoyen puisse, par lui-même, créer des objets ludiques ou usuels. Dans le cadre du Rehab-Lab, nous avons souhaité cadrer les activités autour de l’impression 3D et des aides techniques par et pour les patients/résidents de structures de soins de suite et de réadaptation, dites SSR, médico-sociales, etc", explique Willy Allègre, ingénieur au laboratoire d'électronique du centre de rééducation de Kerpape.
"Depuis la création du Rehab-Lab, nous avons communiqué autour de cette démarche. Cela a suscité l'intérêt de nombreuses équipes, notamment d'ergothérapeutes, qui voulaient reproduire notre modèle. Nous nous sommes alors lancés dans des formations pour accompagner d'autres structures", poursuit Willy Allègre.
Pour cet ingénieur, l'objectif est de développer une communauté de Rehab-Lab et de la faire grossir pour partager des expériences et des pratiques. Fin 2018, cette communauté compte six structures en France : Fondation Ildys Roscoff, Centre de la Tour de Gassies, GIHP Aquitaine, SEM APF Cauffry, SAVS de Bastia, Clinique du Grésivaudan, Fondation John Bost et CMP Rennes Beaulieu.
Paula Ferreira
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