La volonté des pouvoirs publics de faire coopérer les établissements de santé n’est pas nouvelle. Fort de ses 87 établissements d’hospitalisation, le mouvement mutualiste a répondu depuis longtemps à ce souhait en mettant en place des collaborations avec des structures publiques. Dernier exemple à l’occasion de la mobilisation des cliniques et des établissements de santé mutualistes afin de répondre localement aux enjeux de la crise sanitaire liée au Covid-19.
Le paysage sanitaire évolue, les pratiques entre établissements aussi. Ces dernières années, les lois se sont succédé pour décloisonner le système de santé et favoriser de nouvelles formes de coopération entre les acteurs. La création des groupements hospitaliers de territoire (GHT) en est une illustration. Une évolution à laquelle le secteur privé s’est progressivement adapté. Ainsi, depuis plusieurs années, des établissements mutualistes participent au service public hospitalier dans une logique de territoire, de filière de soins, de parcours des patients et de proximité.
1. Focus sur l’établissement de Santé d’Evian
A Evian, la coopération hospitalière est bien ancrée dans les pratiques. Dès 2019, l’établissement de soins de suite et de réadaptation de la MGEN signe une convention avec le GHT Léman Mont-Blanc (qui regroupe sept établissements du Nord de la Haute-Savoie). « L’objectif était de formaliser ensemble les articulations entre établissements pour les filières de soins et les parcours des patients afin de répondre au mieux aux enjeux de santé sur le territoire », explique Danièle Istas, Médecin directeur général de l’établissement de la MGEN. Aussi, quand l’épidémie liée au Coronavirus survient, les partenaires élaborent très rapidement une organisation spécifique. « Il fallait agir vite car nous avions en tête la situation du Grand Est et un cluster était déjà identifié à Annecy », précise Brice Martine, directeur délégué de l’établissement. Pour venir en appui et soulager les hôpitaux locaux, l’établissement de la MGEN s’est réorganisé en profondeur. L’hôpital de jour a cessé son activité et une nouvelle organisation a été mise en place.
Anticipation et vigilance
Ainsi, une zone regroupe les anciens patients en SSR. Une deuxième zone étanche « Covid + » accueille des patients en provenance des services de réanimation et de médecine des hôpitaux locaux. Enfin, une troisième zone reçoit des malades hospitalisés, non identifiés Covid lors de leur admission, qui font l’objet d’une surveillance renforcée avant de basculer dans les secteurs classiques. Pour assurer la coordination à l’échelle du GHT, des tableaux de bord d’activité sont partagés et des échanges fréquents avec les équipes médicales et celles de direction des autres hôpitaux sont organisés. « Être en phase entre établissements et partager l’information nous permettent d’ajuster nos moyens en permanence et de répondre à l’urgence de manière plus fluide », conclut Danièle Istas.
2. Des établissements de santé engagés sur tout le territoire : des exemples à retrouver en vidéo
Mobilisation dans le Grand Ouest
Comment les établissements se sont organisés pendant la crise sanitaire ? Les explications de Gwénolée Abalain, directrice générale d’Hospi Grand Ouest.
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