Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Selon une récente étude de l’Ifop, 30 % des Français qualifient leur moral de « mauvais », alors qu’ils étaient 16 % lors du premier confinement. Par ailleurs, près de la moitié des Français (47 %) estiment leur vie difficilement supportable tandis que seuls 17 % des Allemands pensent la même chose. Une situation ressentie avec acuité, particulièrement par les jeunes : près des deux tiers des 18-25 ans (61%) estiment que la crise sanitaire aura des conséquences négatives sur leur santé mentale, selon un autre sondage réalisé par Ipsos pour la Fondation FondaMental, un réseau de chercheurs sur les maladies psychiatriques. Spontanément, près d'un jeune sur trois (32%) déclare être personnellement concerné par au moins un des troubles suivants : dépression, anorexie, troubles obsessionnels compulsifs, phobies ou troubles anxieux.
Un remboursement au premier euro
Au-delà de la crise sanitaire, la santé mentale constitue un enjeu fort de santé publique. Pour éviter le risque de non-recours aux soins et limiter les inégalités dans ce domaine, la Mutualité Française propose le remboursement des consultations chez un psychologue. En pratique, la prise en charge par les mutuelles prévoit :
- une orientation préalable du patient par un médecin
- un minimum de 4 séances remboursées par an ;
- un remboursement plafonné à 60 € par séance.
Cette mesure concerne les personnes couvertes par un contrat d’assurance complémentaire santé, individuel ou collectif. Elle s’applique aux consultations qui se dérouleront entre le 22 mars et le 31 décembre 2021. La mise en place de ce nouveau dispositif, ainsi que les modalités pratiques de remboursement font actuellement l’objet de discussions avec les différentes organisations professionnelles concernées (représentants des psychologues et des autres organismes gestionnaires de complémentaire santé). Enfin, une évaluation de cette nouvelle mesure aura lieu à la fin de l’année.
Une préoccupation ancienne
Les mutuelles de la Mutualité Française n’ont pas attendu la crise sanitaire pour investir le champ de la santé mentale. Tout d’abord près d’un quart des contrats des mutuelles intègre déjà le remboursement des consultations avec des psychologues. Ensuite, les établissements et services mutualistes proposent une large palette d’interventions (voir encadré). Par ailleurs, de nombreuses mutuelles mettent en œuvre des actions de prévention qui participent au bien-être et favorisent une santé mentale plus épanouie. Celles-ci s’adressent à des publics très divers : les retraités, les lycéens ou encore les actifs pour les aider à vaincre le stress ou la dépression. Enfin, des actions à destination des aidants familiaux, sous forme de « café des aidants » sont également proposées.
Santé mentale : les établissements et services mutualistes
Les mutuelles gèrent de nombreux établissements et services spécialisés en santé mentale répartis sur tout le territoire :
- 22 centres de santé proposant des consultations de psychiatres et de psychologues.
- 11 établissements de santé mentale (hospitalisation complète, hôpital de jour, centre ambulatoire, centre médico-psycho-pédagogique, consultation spécialisée).
- 1 dispositif d’accompagnement spécifique (DAS) pour adultes handicapés psychiques.
- 5 résidences accueil (logement individuel avec accompagnement social et sanitaire).
- 1 Ehpad spécialisé dans l’accueil de personnes souffrant de troubles psychiques.
- 2 centres de soins d’accompagnement et de prévention en addictologie.
- 1 établissement de soins de suite et réadaptation (SSR) spécialisé en addictologie.
- 1 département de psychiatrie de l’adolescent et du jeune adulte. 1 Maison des adolescents.
Lire le communiqué de presse : La Mutualité Française propose une prise en charge des consultations de psychologues