Face à la crise du système de santé qui se traduit par un renforcement des inégalités d’accès aux soins et à la santé, un consensus émerge sur le bien-fondé de l’exercice coordonné et regroupé dans le premier recours pour apporter une « alternative » aux pratiques isolées et une prise en charge qualitative des patients.
Les centres de santé, premier acteur de ces formes regroupées et coordonnées, favorisent l'accessibilité aux soins et la prise en compte globale du patient en accueillant sans distinction l’ensemble des populations. Ils les accompagnent en tous lieux, tant dans les territoires ruraux que dans les zones urbaines, notamment les zones dites sensibles.
Leurs interventions sont fondées sur :
- une action non lucrative portée par un acteur social (le gestionnaire), qui sur son territoire élabore au travers d'un projet de santé un véritable dispositif d'accès aux soins sans dépassement d’honoraire, et assure un développement de la prévention et de l’éducation à la santé;
- une pratique regroupée et coordonnée des métiers sanitaires de l’ambulatoire ; infirmier, dentaire et médical pouvant conduire à des structures de service de santé polyvalentes ;
- un exercice encadré par la loi et un accord conventionnel spécifique qui prévoit notamment : l’obligation du tiers payant, le respect des tarifs opposable en secteur 1, la coordination des soins et l’emploi de professionnels de santé salariés.
Les centres de santé, acteurs à part entière de la santé, doivent être considérés comme tels et être traités à tous les niveaux à égalité de droits et de devoirs avec les autres offreurs de soins. La reconnaissance de leurs actions sur les territoires doit conduire à un légitime accompagnement à la mesure des missions d’intérêt général qu’ils assument.
Ainsi, les centres de santé demandent que les candidats à l'élection présidentielle prennent acte de la volonté des gestionnaires de participer à la modernisation de l’offre de santé de proximité et d’adapter le cadre conventionnel des centres de santé, au juste niveau de leurs pratiques.
Les centres de santé doivent être soutenus dans leur développement pour permettre l’accès, et la prise en charge des patients dans des services de santé qui assurent des soins de premier recours dans le cadre d’un exercice regroupé et coordonné. Ils sollicitent leur prise en compte tant au niveau national par le ministère et l’Union nationale des Caisses d'assurance maladie qu’au niveau régional par les Agences régionales de santé et les Caisses primaires d’assurance maladie à travers notamment les dispositifs conventionnels et contractuels.
Pour le RNOGCS, Laurent EVEILLARD
Président de la section professionnelle de la commission paritaire nationale des centres de santé