« Les Français et l’automédication », une enquête exclusive réalisée pour la Mutualité Française à l’occasion du colloque « L’automédication : recul ou progrès ? »
21 mars 2007L’automédication : une pratique désormais étendue et perçue comme normale par les Français
A l’occasion du colloque "L’automédication : recul ou progrès ? ouvert au public qui se tient aujourd’hui à 14h30 à la Maison de la Mutualité à Paris, et afin de lancer le débat, la Mutualité Française a fait réaliser une enquête* exclusive auprès des Français intitulée "Les Français et l’automédication". Cette enquête aborde plusieurs thèmes : la définition de l’automédication par les Français, leur point de vue sur cette pratique et sur son coût, leur propre pratique à l’égard de l’automédication et le rôle du pharmacien dans ce dispositif.
L’automédication correspond à une gestion autonome de la santé
Pour vous l’automédication signifie :
Se soigner soi-même sans aller voir un médecin | 40 % |
Passer par son pharmacien pour se soigner sans voir son médecin | 30 % |
Choisir soi-même les médicaments que l'on prend pour se soigner | 15 % |
Autres | 8 % |
Ne se prononcent pas | 7 % |
Source : enquête exclusive CSA/CECOP réalisée pour la Mutualité Française. Février 2007.
Pour plus de la moitié des Français (55 %), l’automédication correspond à une gestion autonome de la santé sans recours à des intermédiaires :
40% des Français considèrent que l’automédication consiste à se soigner seul sans aller voir son médecin,
15% à prendre soi-même des médicaments.
Pour les Français, se soigner consiste, avant tout, à aller chez le médecin. Dans ces conditions, l’automédication signifie à leurs yeux de ne pas passer par cette étape ; le recours aux autres professionnels de santé apparaît comme moins important.
D’un autre côté, près d’un tiers des Français (30 %) pensent que l’automédication consiste à passer par l’intermédiaire du pharmacien pour se soigner, en prenant ses conseils. Ceux qui pratiquent le moins l’automédication insistent davantage sur cet aspect.
* Cette enquête exclusive a été réalisée en février 2007 pour la Mutualité Française par l’institut CSA/CECOP. Elle s’est effectuée par téléphone auprès d’un échantillon national représentatif de 1010 Français âgées de 18 ans et plus, constitué d’après la méthode des quotas : sexe, âge, profession du chef de ménage.
Les Français portent un jugement positif sur l’automédication
Pour vous, se soigner sans consulter un médecin pour des maladies bénignes, est-ce… ?
Une façon de faire normale | 47 % |
Un comportement citoyen | 20 % |
Une mauvaise façon de faire | 15 % |
Un comportement irresponsable | 15 % |
Ne se prononcent pas | 3 % |
Source : enquête exclusive CSA/CECOP réalisée pour la Mutualité Française. Février 2007.
Près de 7 Français sur 10 (67 %) portent un jugement positif sur l’automédication :
47% considèrent qu’il s’agit d’une "façon de faire normale", 20% allant jusqu’à la qualifier de "comportement citoyen".
A l’inverse, près d’un tiers des Français (30 %) portent un jugement négatif sur l’automédication la qualifiant de "mauvaise façon de faire" (15 %) voire la considérant comme "un comportement irresponsable" (15 %)
Parmi ceux qui portent le jugement le plus favorable sur l’automédication, les classes d’âges intermédiaires d’actifs (25-50 ans), les cadres et les professions intermédiaires sont sur-représentés.
Les plus de 65 ans et les personnes qui disposent des revenus les plus modestes ont, en revanche, un jugement réservé, voire sévère sur une pratique qu’ils sont plus nombreux que les autres à juger "irresponsable".
Au fond, l’attitude face à l’automédication met en jeu "l’auto-compétence" en matière de santé.
Les Français ont un avis partagé sur le coût de l’automédication
Pensez-vous que se soigner seul pour des maladies bénignes représente pour ceux qui le font… ?
Une économie | 42 % |
Un coût supplémentaire | 30 % |
Ni l'un, ni l'autre | 28 % |
Source : enquête exclusive CSA/CECOP réalisée pour la Mutualité Française. Février 2007.
Le jugement économique sur la pratique de l’automédication est partagé. Il n’y a pas de la part des Français de réelle visibilité de l’incidence financière de cette pratique.
Aux yeux des catégories modestes, l’automédication présente un avantage économique de limitation des frais. Elles y voient une occasion de faire des économies, en n’ayant pas à avancer les frais de la consultation médicale.
Quant aux catégories plus aisées, elles sont partagées entre le fait que cette pratique représente à la fois une économie et un coût supplémentaire, par risque de maladie grave plus tardivement décelée et de baisse de la prévention.
Une nette majorité des Français pratique l’automédication.
Mais cette pratique est très différenciée sur le plan sociologique.
Vous arrive-t-il de vous soigner (vous même ou vos enfants) sans consulter un médecin ?
Souvent / de temps à autre | 62 % |
Rarement / jamais | 37 % |
Ne se prononcent pas | 1 % |
Source : enquête exclusive CSA/CECOP réalisée pour la Mutualité Française. Février 2007.
Une nette majorité des Français déclare pratiquer l’automédication (62%). Néanmoins, cette pratique est marquée par un écart important entre catégories aisées et modestes.
D’un côté, les personnes avantagées socialement (cadres, professions intermédiaires) et les moins fragiles médicalement (les moins de 50 ans), pratiquent régulièrement l’automédication.
De l’autre, les catégories fragiles comme les personnes âgées (plus de 65 ans) ou les catégories modestes (employés et ouvriers) y ont moins souvent recours.
Un quart des Français prêts à acheter des médicaments ailleurs qu’en pharmacie
A l’avenir, seriez-vous prêt à acheter des médicaments ailleurs qu’en pharmacie… ?
Oui | 24 % |
Non | 75 % |
Ne se prononcent pas | 1 % |
Source : enquête exclusive CSA/CECOP réalisée pour la Mutualité Française. Février 2007.
L’automédication est une pratique désormais étendue et perçue comme normale par les Français.
Aujourd'hui, alors que les médicaments ne sont distribués qu'en pharmacie, 75% des personnes interrogées ne se disent pas prêtes à les acheter en dehors des officines. Ce qui veut dire, a contrario qu’un quart des Français y sont actuellement favorables et ce chiffre monte même à
35 % pour les personnes qui recourent "souvent" à l'automédication. Les pharmaciens restent les interlocuteurs qui rassureraient le plus ceux qui sont réticents à l'égard de cette pratique.
A propos de la Mutualité Française
Présidée par Jean-Pierre Davant, la Mutualité Française fédère la quasi totalité des mutuelles santé en France. 6 Français sur 10 sont protégés par une mutuelle de la Mutualité Française, soit près de 38 millions de personnes et quelque 18 millions d’adhérents.
Organismes à but non lucratif, ne pratiquant pas la sélection des risques et régis par le code de la Mutualité, les mutuelles interviennent comme premier financeur des dépenses de santé après la Sécurité sociale.
Les mutuelles disposent également d’un réel savoir-faire médical et exercent une action de régulation des dépenses de santé et d’innovation sociale à travers leurs 2 000 services de soins et d’accompagnement mutualistes : hôpitaux, cliniques, centres de santé médicaux, centres dentaires et d’optique, établissements pour la petite enfance, services aux personnes âgées et aux personnes en situation de handicap, etc.
La Mutualité Française contribue aussi à la prévention et à la promotion de la santé à travers son réseau d’unions régionales, d’unions départementales et ses services de soins et d’accompagnement.