Malgré nos demandes d’un engagement financier à 100% de l’Etat, ces revalorisations ne seront financées qu’aux deux tiers par ce dernier. Qui pourra financer le tiers restant ? Certainement pas les crèches, la plupart étant déjà dans une situation de grandes difficultés financières. Pour le second financeur que sont les communes : le poids sera bien trop important pour nombre d’entre elles.
Si l’on peut se réjouir de cette mesure qui a pour objectif d’améliorer la qualité d’accueil en rendant plus attractif ce secteur, nos organisations sont extrêmement inquiètes du risque important de fuite de personnel qui en découlera.
La mise en place d’un système à deux vitesses n’est acceptable ni pour nos organisations, ni pour nos professionnels, en ce qu’il privilégie certains acteurs de la Petite Enfance, qui bénéficieront dès le 1er janvier 2024 des financements, au détriment d’autres. En effet, les structures de certaines branches ne seront pas éligibles aux financements versés dès le 1er janvier 2024 alors même qu’elles ont déjà signé des accords de branche qui concourent aux objectifs de revalorisation fixés par le Ministre. D’autres branches devront, par ailleurs, signer un accord de convergence avant de négocier un accord au sein même de leur branche pour que leurs structures obtiennent ces financements. En effet, la revalorisation sera soumise à la condition d’un accord entre les partenaires sociaux de convergence des grilles de salaires des différents emplois vers la mieux disante et le décompte des salariés du secteur de la petite enfance. L’identification des grilles d’emplois les mieux disantes aurait dû relever d’un travail entre les partenaires sociaux, et ne pas être décidée de manière unilatérale par le gouvernement en désignant une branche spécifiquement.
Nos organisations regrettent l’absence de considération des membres du comité filière petite enfance, qui travaillent avec un fort engagement depuis plusieurs mois pour améliorer la qualité d’accueil et l’attractivité du secteur, elles auraient souhaité à tout le moins ne pas découvrir le volet qualité par la presse.
Nos organisations demandent d’une part à ce que l’Etat prenne en charge 100% de cette revalorisation et non les deux tiers, et d’autre part à ce qu’un travail entre nos organisations soit mis en place pour définir la convention la mieux disante par emploi.
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A propos de la Mutualité Française
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Nées de la volonté de femmes et d’hommes de se protéger solidairement des aléas de la vie, les mutuelles sont des sociétés de personnes à but non lucratif. Elles sont présidées par des militants mutualistes élus. Elles agissent pour la protection sociale de 35 millions de Français et promeuvent le droit de tous à la pleine santé en intervenant en complémentarité et en partenariat avec la Sécurité Sociale et en contribuant au service public de santé.
Les mutuelles, groupes et unions proposent des solutions dans trois domaines d’activités : complémentaire santé, prévoyance-dépendance et épargne-retraite. Avec plus de 2900 services de soins et d’accompagnement mutualistes, elles jouent un rôle majeur pour l’accès aux soins, dans les territoires, à un tarif maîtrisé. Elles sont aussi le 1er acteur privé de prévention en santé par les actions déployées sur l’ensemble du territoire.
Au quotidien, les membres de la Mutualité Française déclinent autour de trois territoires d’engagement - proximité, participation et innovation - sa raison d’être : “Se protéger mutuellement aujourd'hui pour, ensemble, construire les solidarités de demain”.